Les portages sont importants dans la culture dogrib. En plus de servir à contourner
des rapides difficiles, ils constituent aussi un élément central des récits.
On nommait habituellement les portages d'après leurs caractéristiques ou les
conditions du transport. De plus, ils servaient souvent de lieux de campement.
Le soir, lorsqu'on campait près d'un portage, les aînés en profitaient pour
raconter des récits de voyage. Par conséquent, bien des gens associent les portages
aux récits qu'ils en ont entendus plutôt qu'aux efforts qu'ils ont dû déployer
pour transporter canots et provisions.
À Komoòla, le portage forme un sentier bien visible, creusé par des
générations de voyageurs. Au printemps, lorsque les eaux de ruissellement rendaient
le sentier humide, on plaçait des perches en travers du sentier pour ne pas
perdre pied et pour garder les mocassins au sec. La présence d'anciens campements
et de tombes à proximité du portage indique qu'il a été utilisé pendant de nombreuses
années.